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  • Photo du rédacteurEn attendant

Service aux autres

Dernière mise à jour : 10 févr. 2021

Mes conversations de surface ressemblent toutes à ça.


L’autre: T’es tu trouvé une nouvelle job ?

Moi: non, pas encore... (petite chaleur dans le dos)

L: Ah ?....mais à cause de la pandémie, ils ont pas besoin de TS ?

M: oui.... (je m’assèche, pu capable d’avaler)

L: Ah ok...

M: ... (j’ai chaud)

L: Pis sinon, qu’est-ce que tu fais de tes journées ?

M: ben je m’occupe de la maison et puis, de mes filles... j’écris aussi... un petit blog. (je suis rouge)

L: Ah ouin ? Ça parle de quoi ?

M: euhm d’attente, que j’attends... Ça parle de changement, de transformation... (je fais de la boucane)

L: ah ok! Tu fais un blog pour aider le monde !

M: hum... non, ben peut-être, mais à la base c’est plus pour m’aider moi... (je fonds)

L: ah cool...Ben ça serait l’fun de t’encourager, tu m’enverras ça là... M: ben oui... certain (je me suis liquéfiée)


Mon entourage continue de me percevoir dans une démarche altruiste : Caroline-la-chaleur-humaine-qui-veut-aider-le-monde.

Mais non.

Je sais que je ne peux pas convaincre les autres que je suis un cheval ailé si je me présente sous les traits d’une tasse de café. Si en plus, je procure chaleur, énergie et réconfort à la fois, je peux pas me surprendre que les autres me perçoivent comme une bonne tasse de café.

C’est à moi d´être autre chose, de faire autre chose et ensuite le reste suivra.

Pour ça, faut que je lâche le don de soi pour le don à moi.

Même écrire ceci me procure un petit malaise pourtant je l’ai fait mon service aux autres. TS 2011-2020

J´imagine parfois que notre société réinstaure ce concept de conscription.

Mais social.

Le caring obligatoire.


Au cours de sa vie, l’individu aurait l’obligation de s’enrôler dans un travail au service des autres.

Écouter, comprendre, aider, soutenir, chercher et proposer des solutions : investir l’autre.

Pas de la gestion humaine là. Pas gestionnaire, vendeur, cadre, chercheur ou entrepreneur.

Non. Service à la clientele, soins infirmiers, préposé, répondant, intervenant, député, coach, avocat de l’aide juridique, aide de service, professeur, policier communautaire, éducateur... Peut-être qu’on réussirait enfin à se répartir la lourdeur de la détresse humaine.

Peut-être que moins d’employés tomberaient malades.

Peut-etre que ce serait des métiers plus valorisés. Peut-être qu’on deviendrait une société plus tolérante, solidaire, empathique...

Je me questionne sur celles, ceux qui choisissent comme moi le service aux autres.

Pourquoi ? D’où ça nous vient ?


Moi, ça me vient de ma famille, je crois...

Une famille de femmes a l’affût des besoins des autres :

un appel à une telle pour prendre des nouvelles, une visite à lui qui sort de l’hôpital, un accompagnement à la banque pour avoir plus de poids, une lasagne congelée pour le dépanner, un coup main pour laver ses armoires après le déménagement, un toit pour le flo de l’autre qui s’éloigne pour ses études ou après une chicane, une invitation à souper pour te fêter, un ouvre-boîte en cadeau parce qu’elle t’a vu te démener avec le tien à Noël...


J´ai baigné là-dedans.

Dans leur don d’elles-mêmes qui goûte l’amour.


J’en ai souvent parlé avec fierté de ces femmes capables de donner....à l‘infini.


Ainsi, j‘ai choisi une profession dans le service aux autres

comme on choisi un plat bien connu dans un nouveau menu. Une valeur sûre.

Ça, le don de soi, je sais ça goûte quoi. 

Rapidement, ça a une saveur amère et je n’ai plus rien à donner.

À sec.


La désillusion.

Je ne suis pas une tasse de café aux arômes hérités des racines familiales...


Mon amour a un fond et je l’atteins.

Mon amour est fini.


Et j’écris ce blog,

Et on me dit que c’est pour aider le monde,

Et je m’indigne que non-c’est-pour-moi,

Et on renchérît sur ce que j’ai écris, Et je réalise que c’est peut-être semblable... ... Mais que ça, je pourrais le faire à l’infini.




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