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  • Photo du rédacteurEn attendant

L'effet papillon

Dernière mise à jour : 14 janv. 2022


Même si je souhaite être la seule concernée et touchée par le changement que je fais en ce moment, je constate que le changement a un effet papillon. Je bats enfin des ailes, mais je crée un ouragan dans la vie de tous ceux proche de moi.


Faire ma réorientation de carrière a eu un impact bien au-delà de ma vie professionnelle. Je me doutais que ça me changerait un peu, mais en fait, ça m'a complètement transformé. Mon système de croyances, mes perceptions et mes valeurs...

Ça, ça m'a surpris. Alors, imagine à quel point j'avais pas catcher que le changement que je faisais allait s'étendre bien au-delà de ma personne et que ça allait changer tout autour de moi.


J'aime être au coeur de la tempête que j'ai créé.

C'est inconfortable, certes, mais je veux rester concentrée sur moi, être au centre des choix que je fais tout au long de ce nouveau parcours. Si mon attention dévie, je crains de perdre mon chemin de vue et de me retrouver encore plus perdue.

Toutefois, un changement majeur provoque des réactions en chaîne.

















Extrait du vidéo Le cours des choses de Peter Fischli et David Weiss, 1987.


J'ai dû me rendre à l'évidence quand ma famille a dû s'ajuster et vivre différemment parce que j'étais en changement, quand j'ai eu des discussions nouvelles et que ça changé la perception que certains avaient de moi et d'eux-mêmes, qu'une distance s'est créé avec d'autres de qui j'étais pourtant proche, mais avec qui le courant ne passait plus...

Mon entourage a été touché, secoué et joue encore un rôle dans ma transition.


J'ai même découvert quatre types de rôles avec différents niveaux d'implication. **Je viens de relire et tu vas voir, c'est un peu poussé comme explication, mais j'pense que ça se tient. Je t'explique :


Premier type : les clones

Ce sont ceux qui vivent ou ont vécu la même affaire que toi. Je les surnomme comme ça à cause des similarités. Mais il y a trois catégories.

La première, ce sont les clones concernés par ton changement parce que tu le fais AVEC eux. Par exemple, un couple qui attend un enfant ou un couple qui se sépare. L'autre vit le même changement que toi, parce que vous êtes dans l'même bateau.


La deuxième, ce sont les clones qui vivent la même chose que toi mais PAS avec toi

Si je reprends l'exemple de la grossesse, ça serait tous les autres parents-en-devenir dans ton groupe pré-natal. Ils sont en train de vivre le même changement que toi, mais ils le vivent pas vraiment AVEC toi.


La troisième catégorie est pour les clones qui ont vécu le même changement que toi, mais dans le passé. Donc, dans l'exemple de mother-to-be, c'est comme ta mère qui aime te rappeler qu'elle est passée par là elle aussi... « J'le sais, j'l'ai vécu!».


Les clones donnent souvent des conseils : ce qui fonctionne ou a fonctionné pour eux, ce tu devrais faire, comment eux ont géré tel truc, ce qu'ils ont choisi, etc. Ils peuvent te faire sentir inadéquat.e, troubler ton instinct, te faire douter de toi ou

t'inspirer, te guider et même t'aider. Ici, je te donnerais pas de conseils de comment gérer un.e clone. Je vais clairement sonner comme un clone justement.


Je vais juste te raconter que moi j'ai compris que les clones font (ou ont fait) le même changement que moi, mais ils sont différents ! Same same but different. Les clones vont rarement vivre le changement exactement de la même manière. La raison est simple, on est PAS pareil.

Donc, la façon de gérer le changement est différente et c'est pour cette raison que ça peut être très pénible d'interagir avec un clone. Quand ton chum et toi accueillez pas du tout le rôle de parent de la même façon par exemple. Un devient control freak, l'autre est en déni ou encore un est en extase et l'autre, terrorisé. Vivre un changement près d'un clone, notamment de la première catégorie, amène un lot de remises en question, de prises de bec, de charge émotionnelle, etc.

J'ai dû apprendre à ne pas me comparer. Lâcher la comparaison négative, mais positive aussi parce que même si j'ai l'impression de gérer mieux que l'autre à côté, ça me distraie de mon chemin.


En gros, le clone et toi avez mille choses en commun, mais le clone ne sera jamais toi.


Deuxième type : le compagnon ou la compagne

Ça le dit, c'est celui ou celle qui t'accompagnera souvent ou par moment. Parfois, certains décroche le rôle alors qu'on s'en doutait pas, en plein milieu du chemin parfois....


Leur implication est variable.

Certains sont des témoins de ton changement : ils t'écoutent, t'offrent leur soutien et accueillent tes doutes, tes peurs, etc. D'autres s'impliqueront davantage. Ils te donneront un coup de pouce, te mettront sur une piste, bref ils t'aideront plus que psychologiquement et émotivement.


Si tu es chanceux.ceuse, à un moment où tu seras épuisé.e, prêt.e à tout lâcher, tu pourrais découvrir un autre type de compagnon ou de compagne. Ceux.celles qui ne feront rien à ta place, mais qui vont te porter sur eux, te soulever pour te faire traverser le pire.

Bien qu'ils soient une bénédiction, ce type de compagne.compagnon est très empathique. Tu te dois d'être bienveillant avec ce type de compagnon. de compagne. Assure-toi qu'ils ne te portent pas trop longtemps. Tu dois prendre soin d'eux car certains sont capables de dévier complètement de leur propre route juste pour te porter secours. Ils peuvent même s'épuiser pour toi.

Ne tire pas trop avantage de la pause qu'ils t'offrent.

Tu dois les libérer dès que tu le peux.

Tu te dois d'être aussi bon avec eux qu'ils le sont avec toi.

Tsé, ce frère qui t'héberge et te fais à manger pendant ton divorce, parce que t'es une loque. Libère-le aussitôt que tu le peux, sois bienveillant.e à ton tour.


Troisième type : les cheerleader et les booleader

C'est la personne avec qui tu entretiens souvent une relation superficielle

et avec qui tu as des conversations peu profondes.


Vous n'êtes généralement pas si proche. En principe, ces personnes sont les moins impliquées dans ton changement (enfin, je te le souhaite !)


La.le cheeleader va t'encourager aveuglément dans ton changement avec ces phrases un peu génériques : « to the top!», « si tu le veux, tu le peux! », « 1 de perdu, 10 de retrouvé!». Ça peut avoir un impact positif sur toi, ça peut t'encourager sur le coup, mais à la fin de la journée, c't'un peu vide.... Ce sont des encouragements un peu génériques, pas vraiment connectés sur qui tu es ou ce que tu vis profondément. L'effet positif est souvent de courte durée. De la junkfood. Ça goûte peut-être bon sur le coup, mais après tu te sens fucking vide.


Le.la booleader, c'est l'inverse. Ils vont te lancer plein de mise en garde, te raconter l'histoire de la personne qui s'est plantée, te bombarder de questions auxquelles t'as pas penser ou que tu veux pas penser....« As-tu pensé à l'impact sur ta famille ?», « Ta mère, qu'est-ce qu'elle pense de tout ça ? », « Moi, je ferais JAMAIS ça, mais ça c'est juste moi....», « T'as pas peur de réaliser dans genre 1 an que tu as fait la pire erreur de ta vie ?». Bref, ils te garochent leurs propres insécurités, leurs craintes et peurs....

Eux, ils redoutent le changement. Méfie-toi d'eux, parce qu'ils contaminent. Après les avoir vu, tu peux avoir envie d'exploser de rage sans raison apparente ou envie de déprimer solide pendant des jours...


Quatrième type : les dommages collatéraux

Dans l'effet papillon, ce sont eux qui reçoivent le tsunami.

Ils ont beau être au premier rang, ton changement fera pas seulement des vagues dans leur vie, au contraire....


Ils ne sont pas clones parce qu'ils ne vivent pas le changement AVEC toi, ils le subissent.

Et contrairement au compagnon, le dommage collatéral ne peut pas choisir son niveau d'implication car ton changement a un impact direct sur sa vie.


Ce sont les colocataires qui doivent déménager parce que tu as choisis d'aller vivre à la campagne. Ton mari qui devient premier pourvoyeur parce que tu décides de retourner aux études. La meilleure amie de qui tu t'éloignes parce qu'elle était ta copine de beuverie et que tu as décidé d'arrêter. C'est ton père à qui tu ne parles plus parce que tu as décidé d'avoir des relations réciproques et saines dans ta vie. Ton enfant qui doit faire face à votre divorce...


Les personnes qui se retrouvent "dommages collatéraux" doivent généralement se réajuster, s'adapter... mais parfois ils ont pas le choix de changer eux-mêmes. Toutefois, ils ont pas demandé à changer, le changement dans leur vie, c'est toi qui l'a choisi. Ça leur a été imposé. Ils subissent la chose.

Et un changement qui n'est pas choisi est souvent plus difficile à accepter. T'as déjà essayé de faire changer quelqu'un ? qu'il.elle arrête de fumer ? soit plus discipliné ? plus romantique ? moins agressif.ve ? conduise plus lentement ? dépense moins? Ça a marché ?

Probablement pas. Ça dû finir plus ou moins bien.

Normal. C'est malaisant quand quelqu'un ou quelque chose tente de nous changer. Ça peut irrité, voire nous rebuter complètement. Résultat, on résiste.

Donc, les dommages collatéraux sont probablement ceux qui vont te confronter le plus.

Ils vont vouloir que les choses reviennent comme avant, que tu reviennes sur tes décisions, que tu changes tes plans.... et tu peux décider de le faire, mais tu pourrais regretter et devenir amère.

Ou tu peux décider d'ignorer, mais il arrive que la résistance augmente alors d'un cran.

Pour moi, le mieux a été de prendre soin de mes dommages collatéraux sans les laisser prendre le contrôle du projet. Tu me suis ?


Ils ont besoin d'être entendus, d'être réconfortés, même peut-être pris en compte pour résister moins.

Parfois, avec du soutien, ils arrivent à choisir le changement à leur tour plutôt que le subir.

Le changement devient une opportunité pour eux.elles également, mais ça, ça leur appartient.

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Voilà. C'est intéressant de cerner le rôle que joue chacun dans notre parcours.

J'ai remarqué qu'évidemment c'est pas fixe tout ça et certains jouent plus qu'un rôle...


Bref. Saches que même si tu te crois seul.e dans le 180º dans ta vie, nope, y'a plein de monde d'impliquer. Tu peux essayer et travailler à diminuer l'impact.


Mais je suis rendue au point où je me demande si c'est pas vain de tenter de diminuer l'effet papillon ? de gérer les impacts négatifs ? Jusqu'où je prends de mon énergie pour gérer l'impact de ce que je fais dans la vie des autres?

À quel moment tu lâches prise et tu te dis si l'impact est positif, tant mieux

et si l'est pas, ben tant pis ?



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